Match retour.

Publié le par Georgette Sable

Certaines coïncidences tombent fort à propos. Ainsi du match Barcelone-Arsenal se disputant aujourd'hui 8 mars, Journée Internationale des Droits de la Femme (ou des Femmes, diverses versions autorisées). Cela dit sans ironie : loin de nous le machisme moqueur se gaussant d'occuper commères par des cérémonies exceptionnelles pendant que compères se repose tranquillement devant le rectangle vert télévisualisé.

 

Vraiment, quoi de mieux qu'Arsenal et Barcelone en ce jour féminisant ? Arsenal et ses baby-gunners couvés par tonton Arsène, buvant ses paroles de fairplay et de beauté du geste sous l'oeil indulgent des journalistes attendris par la moindre défaite comme devant un oisillon tombé du nid. En face, Barcelone, frégate superbe, mûre, engendrant les actions après de longues périodes de neuf passes ou de trente-six touches conclues par les percées violentes de Messi, visage d'ado éternisé, au milieu des hurlements de la foule.

 

Arsenal, Barcelone, un football prétendu sans contact, un football féminisé.

 

A Moscou, la Fête de la Femme est préparée comme un huitième de finale de Ligue des Champions : trois jours de congé, la mise au vert est mise au jaune - des fleurs - et rose - des fleurs encore mais aussi des noeuds-noeuds, des bonbons, des nounours à offrir obligatoirement sous peine de disqualification sociale, familiale, conjugale.

 

Autant le match aller, le 23 février, officiellement Journée des Défenseurs de la Patrie populairement rendue Fête des Hommes, n'est suivi que très sporadiquement, individuellement, au gré des finances, de la fatigue et du temps, autant le 8 mars se doit-il d'être collectif, flamboyant, beau, enlevé : un match retour trempé de féminité. Gagné d'avance à tous les coups.

 

Moscou tout entière, ville anti-féministe, ville machiste de la féminité exacerbée attend fébrilement le match de ce soir, une bière dans une main, une tulipe dans l'autre. Dans un pays où chaque année douze mille femmes meurent sous les coups de leurs maris, ces derniers regarderont le match dans une demi-ivresse d'alcool, de chocolat, de fleurs, de parfums, se disant la larme à l'oeil qu'il serait beau que tous les matchs ressemblent à celui-ci.

 

Au réveil, Barcelone ou Arsenal aura été battue ainsi que plusieurs milliers de femmes. Les spectateurs d'hier se lamenteront de devoir attendre encore trois cent soixante-quatre jours pour voir triompher la Femme, féminine, belle, badigeonnée de parfums et peintures, passive, attendant le bonheur hors des matchs de foot. Hélas, qui regardera Tottenham-Milan AC ? Sans outrance, sans prétention, Gattuso, Van Bommel, mais aussi Bale et Modrich. Du foot hors de toute idéologie. Pour la qualification. Sans fausse arrière-pensée.

 

Publié dans Jeu

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F
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